Quel oiseau aquatique n’a pas de queue ?

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Grèbe castagneux (adulte)

Le Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis)

La queue des oiseaux est formée de plumes rigides appelées « rectrices », qui ressemblent aux « rémiges », les plumes qui forment les ailes. Chez les oiseaux d’Europe, la queue compte une douzaine de rectrices, mais les grèbes en sont totalement dépourvus. Ils n’ont pas de queue, tout juste un plumet, visible sur la photo de grèbe castagneux ci-dessus.

Le grèbe castagneux est le plus petit représentant européen de la famille des grèbes : il mesure 25-29 cm de long (avec le cou tendu) et pèse environ 200 grammes. Semblable à une boule duveteuse, il passe son temps à plonger pour se nourrir sous l’eau, si bien que lorsque l’on compte 4 ou 5 grèbes castagneux sur un étang, il est fréquent qu’il y en ait en réalité 9 ou 10, certains étant sous l’eau pendant que les autres font surface.

La nourriture du castagneux se compose d’invertébrés aquatiques, surtout de larves d’insectes et d’écrevisses, mais aussi de têtards et d’alevins de poissons. C’est pourquoi ce petit grèbe habite surtout les eaux calmes peu profondes et riches en végétation aquatique, telles que les étangs, les lacs et les cours d’eau lents.

Quel oiseau ne fait pas le printemps ?

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 Hirondelle rustique (mâle)

L’Hirondelle rustique (Hirundo rustica)

Tout le monde connaît le vieux proverbe qui prétend qu’une hirondelle ne fait pas le printemps. Or depuis les années 1990, il est de plus en plus vrai, mais pour une raison étonnante.

En effet, au lieu d’entreprendre une longue et périlleuse migration jusqu’aux savanes africaines, des hirondelles rustiques passent désormais régulièrement l’hiver en France. On les trouve surtout autour de la Méditerranée bien sûr, mais également le long de la façade atlantique et jusque sur les côtes de la Manche. Avec les hivers doux qui en résultent, le réchauffement global du climat en est vraisemblablement la cause.

La plupart des hirondelles rustiques continuent toutefois de migrer chaque automne (entre fin août et mi-octobre) vers l’Afrique subsaharienne, pour en revenir au printemps suivant. Et si « une seule hirondelle ne fait pas le printemps » (comme le formula initialement Aristote), l’arrivée de milliers d’hirondelles rustiques en France, qui a lieu essentiellement de mi-mars à début mai, coïncide bel et bien avec le printemps !

Quel oiseau a la réputation d’être moqueur ?

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 Merle noir (mâle)

Le Merle noir (Turdus merula)

Autrefois strictement forestier, le merle noir s’est rapproché des hommes et vit aujourd’hui dans les parcs et les jardins, jusqu’au cœur des grandes villes (il est même commun à Paris !). Il continue toutefois à être abondant dans les bois et les forêts de tous types, dont il affectionne les lisières.

Le chant flûté et sonore du merle est à la fois mélodieux et varié. On l’entend surtout à l’aube et au crépuscule, mais en ville, à la faveur des éclairages publics, il est fréquent que cet oiseau, qui n’est pourtant pas nocturne, chante aussi pendant la nuit.

Le qualificatif  « moqueur » qui lui est associé tient sans doute à son cri d’alarme particulier. Lorsqu’un merle est surpris, il s’envole en effet en poussant une série de cris explosifs et précipités, comparés par certains à une volée de jurons, ce qui serait à l’origine d’une autre expression : « être un grossier merle ».

Quel oiseau plante des chênes dans nos forêts ?

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 Geai des chênes (adulte)

Le Geai des chênes (Garrulus glandarius)

Ce cousin de la pie et des corbeaux porte bien son nom, tant son existence est intimement associée au chêne. Il vit en effet dans les forêts, les bois et les bosquets de feuillus (de chênes principalement !), et dans les grands parcs de certaines villes ; il évite les massifs de conifères.

Les glands constituent près de la moitié de sa nourriture, qui compte aussi d’autres fruits secs, tels que les faînes (fruit du hêtre), les châtaignes, les noisettes et les noix, mais aussi des baies (mûres, sorbes, framboises) et des fruits pulpeux (cerises, pommes, etc.). Les végétaux représentent ainsi les trois quarts de l’alimentation du geai, que complètent insectes (hannetons, carabes, chenilles…), escargots, vers, etc.

À la belle saison, le geai a l’habitude de stocker des glands en prévision de l’hiver : il en cache dans des arbres creux, sous les feuilles mortes ou les enfouit dans le sol. L’hiver venu, il en retrouve une partie qu’il consomme, mais en oublie beaucoup… qui germent sur place. Le geai participe ainsi à la dissémination des chênes !

Une étude allemande a évalué qu’en un mois, les 65 geais d’un bois de 37 hectares avaient transporté quelque 300 000 glands jusqu’à quatre kilomètres de ce bois ! Et d’autres chercheurs ont trouvé jusqu’à 5 000 jeunes chênes par hectare dans des pinèdes situées à plusieurs kilomètres des chênaies les plus proches !

Quel oiseau venu d’Asie a envahi la France ?

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Tourterelle turque (adulte)

La Tourterelle turque (Streptopelia decaocto)

Elle fait tellement partie du paysage de nos villes et villages qu’on pourrait croire qu’elle y a toujours vécu. Pourtant avant 1950, il n’y avait pas une seule tourterelle turque en France !

Vraisemblablement originaire d’une zone d’Asie qui s’étendait de l’Afghanistan jusqu’à l’Inde, cette tourterelle s’est répandue (ou a été introduite) en Iran, avant de coloniser toute la Turquie au début du XVIIIe siècle. C’est à cette époque que son nom lui fut donné.

Deux siècles plus tard, son expansion vers l’ouest s’accéléra : en 1930, la tourterelle turque avait conquis les Balkans ; 20 ans plus tard, la première était vue dans les Vosges ; un couple nichait pour la première fois en France en 1952 (c’était en Champagne) ; et dès la fin des années 1980, cette tourterelle avait colonisé tout le territoire français. Il s’agit de l’expansion la plus spectaculaire et la plus rapide effectuée par un oiseau au cours du XXe siècle !

Quel oiseau part en vacances d’hiver en célibataire ?

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 Pinson des arbres (mâle)

Le Pinson des arbres (Fringilla coelebs)

En France, cet oiseau commun est sédentaire, c’est-à-dire qu’on peut le voir toute l’année. Il vit partout où il y a des arbres, en forêt et dans les bosquets bien sûr, mais aussi dans les vergers, les parcs et les jardins arborés. En hiver, il fréquente tous les endroits où il trouve des graines, les chaumes, les champs de maïs, sans oublier les mangeoires, car comme les mésanges et beaucoup d’autres passereaux, il apprécie tout spécialement les graines de tournesol, très énergétiques et faciles à décortiquer.

Mais revenons à nos pinsons ! Au XVIIIe siècle, le naturaliste suédois Carl von Linné a baptisé cet oiseau Fringilla coelebs, ce qui signifie littéralement pinson célibataire, parce que chaque hiver en Suède, Linné observait des groupes de pinsons des arbres constitués uniquement de mâles. Mais où étaient passées les femelles ?

Les pinsons des arbres d’Europe du Nord ne sont pas sédentaires mais migrateurs : à l’automne, ils voyagent vers le sud, afin de passer l’hiver dans des contrées au climat plus doux. En octobre-novembre, ce sont d’abord les pinsons femelles qui traversent la France pour aller hiverner en Espagne, et un peu plus tard arrivent les mâles, qui eux séjournent du sud de la Suède à la France. Et au printemps suivant, les mâles repartent vers le nord de mi-février à mi-mars, suivis par les femelles qui, elles, migrent dans la deuxième quinzaine de mars.

Deux raisons à ce comportement : en partant vers le sud plus tôt à l’automne, les femelles, accompagnées des jeunes de l’année, augmentent les chances de survie de leur progéniture ; et au printemps, les mâles regagnent les zones de reproduction les premiers, afin de prendre possession d’un territoire avant le retour des femelles… parmi lesquelles se trouve leur futur compagne !

Quel oiseau couronné est le plus petit oiseau d’Europe ?

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 Roitelet à triple bandeau (mâle)

Le Roitelet à triple bandeau (Regulus ignicapilla)

Mesurant moins de 9 centimètres de la pointe du bec au bout de la queue, le roitelet à triple bandeau est le plus petit de tous les oiseaux européens. C’est aussi l’oiseau le plus léger : il pèse à peine 5,5 grammes. Son cousin le roitelet huppé est un tout petit peu plus « imposant »… il mesure 10 centimètres de long et pèse un demi-gramme de plus.

Les roitelets vivent dans les forêts, les bois, les bosquets et les parcs boisés, où ils fréquentent principalement les conifères – les épicéas surtout, mais aussi les sapins, les mélèzes, les ifs, les cyprès ou encore les cèdres, les séquoias, les thuyas.

Pourtant, les roitelets font figures de géants à côté du plus petit oiseau du monde, le colibri d’Elena, qui ne vit qu’à Cuba et ne dépasse pas 5 centimètres de long, dont près de la moitié pour son bec et sa queue ! Et sur la balance, les roitelets sont largement détrônés par cet oiseau-mouche, qui pèse seulement 1,8 gramme !

Quel oiseau possède un miroir sur l’aile ?

OLYMPUS DIGITAL CAMERA Canard colvert (femelle)

Le Canard colvert (Anas platyrhynchos)

Sur l’aile des canards de surface, c’est-à-dire ceux qui barbotent au lieu de plonger sous l’eau pour se nourrir, se trouve une zone rectangulaire colorée, appelée le miroir (ou encore le spéculum). Le miroir est présent chez les canards mâles, au plumage coloré, mais également chez les femelles, dont la coloration brunâtre tachée de noir continue un camouflage efficace pour couver leurs œufs dans les herbes.

Le miroir a souvent des reflets métalliques. Chez le canard colvert, il est bleu-violet bordé à l’avant et à l’arrière d’une ligne blanche. Chez d’autres espèces, comme par exemple la sarcelle d’hiver ou le canard souchet, il est d’un joli vert émeraude.

On pense que le miroir joue un rôle lorsque les canards volent en groupe : il permet à ceux qui se trouvent derrière d’anticiper les changements de direction de ceux qui les précèdent, grâce aux variations de teinte du miroir, qui apparaît noir ou coloré en fonction de l’angle sous lequel il est éclairé. Le miroir permet aussi aux canards mâles de repérer facilement une femelle de sa propre espèce, un détail que les ornithologues utilisent eux aussi pour identifier les canards femelles !

Quel oiseau se met en boule quand il fait froid ?

Rougegorge familier - European Robin - Erithacus rubecula

 Rougegorge familier (adulte)

Le Rougegorge familier (Erithacus rubecula)

Connu de tous, ce petit oiseau des bois appartient à la famille des merles, grives, rougequeues et autres rossignols. Forestier par nature, il s’est très bien adapté à nos jardins et à nos parcs urbains, où il se montre généralement assez confiant, allant jusqu’à sautiller joyeusement au pied des passants ou des jardiniers amateurs.

L’été, quand il fait chaud, ses plumes sont plaquées contre son corps, ce qui lui donne une silhouette plutôt élancée (à gauche), mais lorsqu’il fait froid, afin de conserver la chaleur de son corps, le rougegorge gonfle son plumage, emprisonnant une couche d’air isolante sous ses plumes. Sa silhouette change alors totalement et il ressemble à une petite boule de plumes brune et orange (à droite).

Le rougegorge n’est pas le seul à se protéger ainsi du froid : tous les oiseaux qui séjournent en Europe en hiver adoptent cette technique, mais eux ne passent pas leur vie sous nos fenêtres ! Et nous-mêmes utilisons ce principe quand nous mettons une « doudoune » en duvet (ça revient à la mode !) pour aller skier, ou que nous nous réfugions bien au chaud sous une couette ou un édredon lors des froides nuits d’hiver.

 

Quel oiseau vole le plus vite ?

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 Faucon pèlerin (adulte)

Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus)

Ce rapace a la réputation d’être l’oiseau le plus rapide du monde. On lui attribue des vitesses vertigineuses de 200, 300 et même 400 km/h, lorsqu’il effectue une attaque en vol piqué !

Pourtant, la plupart des mesures ayant été effectuées sur des oiseaux en vol de chasse font état de vitesses comprises « seulement » entre 130 et 185 km/h.

Et lorsqu’il vole à l’horizontale, le faucon pèlerin ne dépasse guère les 90 km/h, ce qui est finalement plus lent que le harle huppé, un canard marin mesuré à 129 km/h, et presque deux fois moins rapide que le martinet épineux américain qui atteint quant à lui la vitesse de 171 km/h.

Mais en 2005, un faucon pèlerin dressé pour la chasse a été filmé  par la National Geographic Society et enregistré à la vitesse incroyable de 389 km/h au cours d’un vertigineux vol piqué à la verticale depuis un avion !

Ce record fait définitivement du faucon pèlerin l’oiseau le plus rapide du monde !