Quel oiseau n’est pas un vilain petit canard ?

Mireval, HŽrault

Cygne tuberculé (mâle)

Le Cygne tuberculé (Cygnus olor)

Pourquoi dans le conte d’Andersen, le jeune cygne est-il qualifié de vilain petit canard ? Sans doute parce que le duvet des jeunes cygnes – que l’on n’appelle pas des « cygneaux », car ce terme n’existe pas… – est grisâtre et non d’un beau jaune soufre, comme celui des canetons de ferme. Une fois adulte, le Cygne tuberculé arbore un plumage entièrement blanc, mais la grâce naturelle de ce gros oiseau compense largement ce manque de couleurs !

Il est possible de différencier le cygne mâle de la femelle par la forme et la couleur de leur bec : rouge orangé surmonté d’un renflement noir (appelé « tubercule »), c’est un mâle ; rosâtre ou orange terne avec un tubercule noir peu développé, il s’agit d’une femelle. Ceci est surtout visible au printemps, pendant la reproduction, car à partir de l’été, mâle et femelle peuvent avoir un bec assez semblable.

Remarquez les grosses pattes palmées, brun-noir, qui nous indiquent que les cygnes, s’ils sont loin d’être de vilains canards, n’en sont pas moins leurs proches cousins, au même titre que les oies.

Quel oiseau plante des chênes dans nos forêts ?

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 Geai des chênes (adulte)

Le Geai des chênes (Garrulus glandarius)

Ce cousin de la pie et des corbeaux porte bien son nom, tant son existence est intimement associée au chêne. Il vit en effet dans les forêts, les bois et les bosquets de feuillus (de chênes principalement !), et dans les grands parcs de certaines villes ; il évite les massifs de conifères.

Les glands constituent près de la moitié de sa nourriture, qui compte aussi d’autres fruits secs, tels que les faînes (fruit du hêtre), les châtaignes, les noisettes et les noix, mais aussi des baies (mûres, sorbes, framboises) et des fruits pulpeux (cerises, pommes, etc.). Les végétaux représentent ainsi les trois quarts de l’alimentation du geai, que complètent insectes (hannetons, carabes, chenilles…), escargots, vers, etc.

À la belle saison, le geai a l’habitude de stocker des glands en prévision de l’hiver : il en cache dans des arbres creux, sous les feuilles mortes ou les enfouit dans le sol. L’hiver venu, il en retrouve une partie qu’il consomme, mais en oublie beaucoup… qui germent sur place. Le geai participe ainsi à la dissémination des chênes !

Une étude allemande a évalué qu’en un mois, les 65 geais d’un bois de 37 hectares avaient transporté quelque 300 000 glands jusqu’à quatre kilomètres de ce bois ! Et d’autres chercheurs ont trouvé jusqu’à 5 000 jeunes chênes par hectare dans des pinèdes situées à plusieurs kilomètres des chênaies les plus proches !

Quel oiseau venu d’Asie a envahi la France ?

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Tourterelle turque (adulte)

La Tourterelle turque (Streptopelia decaocto)

Elle fait tellement partie du paysage de nos villes et villages qu’on pourrait croire qu’elle y a toujours vécu. Pourtant avant 1950, il n’y avait pas une seule tourterelle turque en France !

Vraisemblablement originaire d’une zone d’Asie qui s’étendait de l’Afghanistan jusqu’à l’Inde, cette tourterelle s’est répandue (ou a été introduite) en Iran, avant de coloniser toute la Turquie au début du XVIIIe siècle. C’est à cette époque que son nom lui fut donné.

Deux siècles plus tard, son expansion vers l’ouest s’accéléra : en 1930, la tourterelle turque avait conquis les Balkans ; 20 ans plus tard, la première était vue dans les Vosges ; un couple nichait pour la première fois en France en 1952 (c’était en Champagne) ; et dès la fin des années 1980, cette tourterelle avait colonisé tout le territoire français. Il s’agit de l’expansion la plus spectaculaire et la plus rapide effectuée par un oiseau au cours du XXe siècle !

Quel oiseau se cachait sur la photo ? (3)

Ce jeu était un peu plus dur que les précédents, car l’oiseau était en partie caché, mais d’un autre côté, il apparaissait en plus gros plan… certains l’auront donc trouvé plus facile, d’autres plus compliqué. Peu importe, le but principal de ces petits exercices est de s’entraîner à observer, notamment à détailler le feuillage pour y déceler une forme inhabituelle ou un contraste qui ne peut pas être celui d’une partie de l’arbre… et qui s’avère souvent être un oiseau !

Si vous n’aviez pas trouvé l’oiseau caché, la réponse se trouve ci-dessous. Et l’avez-vous reconnu ?

Il s’agit d’un pinson des arbres (Fringilla coelebs), dont il a été question récemment. On peut le reconnaître ici (mais j’admets que ce n’est vraiment pas évident…) à son dessous rose violacé et à la teinte gris bleuté que l’on devine sur le dessus de sa tête et surtout à la base de sa nuque.

Le saviez-vous ? Quand on les voit mieux que sur cette photo… on peut facilement déterminer le sexe d’un pinson des arbres :
• s’il a le dessous rosé et le dessus de la tête gris-bleu, c’est un mâle,
• s’il est plutôt gris clair dessous et brunâtre dessus c’est une femelle.

Ici, il s’agit donc d’un mâle !

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Quel oiseau du jardin porte un petit béret bleu ?

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 Mésange bleue (mâle)

La Mésange bleue (Cyanistes caeruleus)

Plus petite que sa cousine charbonnière, la mésange bleue est un oiseau vif et délicat. On la rencontre dans les bois de feuillus clairs et les bosquets, le long des haies naturelles, ainsi que dans les parcs et les jardins arborés, y compris au cœur des grandes villes.

C’est l’un des rares oiseaux de France dont le plumage comporte du bleu : ses ailes et sa queue sont bleu pâle, le dessus de sa tête – que l’on désigne par le terme de « calotte » chez les oiseaux – est bleu vif souligné de blanc chez le mâle (d’un bleu un peu plus terne chez la femelle).

La mésange bleue construit son nid dans un arbre creux et utilise volontiers les nichoirs artificiels. En installer un dans son jardin est un moyen très efficace d’attirer, mais aussi de protéger, ce petit oiseau attachant. Il faut en prévoir un dont le trou d’accès mesure 26 mm de diamètre, car au-delà de 28 mm, la mésange charbonnière pourra passer et c’est elle qui y fera son nid. Cela dit, rien n’empêche d’en placer un second pour cette dernière, à l’autre bout du jardin, bien au contraire !

Quel oiseau part en vacances d’hiver en célibataire ?

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 Pinson des arbres (mâle)

Le Pinson des arbres (Fringilla coelebs)

En France, cet oiseau commun est sédentaire, c’est-à-dire qu’on peut le voir toute l’année. Il vit partout où il y a des arbres, en forêt et dans les bosquets bien sûr, mais aussi dans les vergers, les parcs et les jardins arborés. En hiver, il fréquente tous les endroits où il trouve des graines, les chaumes, les champs de maïs, sans oublier les mangeoires, car comme les mésanges et beaucoup d’autres passereaux, il apprécie tout spécialement les graines de tournesol, très énergétiques et faciles à décortiquer.

Mais revenons à nos pinsons ! Au XVIIIe siècle, le naturaliste suédois Carl von Linné a baptisé cet oiseau Fringilla coelebs, ce qui signifie littéralement pinson célibataire, parce que chaque hiver en Suède, Linné observait des groupes de pinsons des arbres constitués uniquement de mâles. Mais où étaient passées les femelles ?

Les pinsons des arbres d’Europe du Nord ne sont pas sédentaires mais migrateurs : à l’automne, ils voyagent vers le sud, afin de passer l’hiver dans des contrées au climat plus doux. En octobre-novembre, ce sont d’abord les pinsons femelles qui traversent la France pour aller hiverner en Espagne, et un peu plus tard arrivent les mâles, qui eux séjournent du sud de la Suède à la France. Et au printemps suivant, les mâles repartent vers le nord de mi-février à mi-mars, suivis par les femelles qui, elles, migrent dans la deuxième quinzaine de mars.

Deux raisons à ce comportement : en partant vers le sud plus tôt à l’automne, les femelles, accompagnées des jeunes de l’année, augmentent les chances de survie de leur progéniture ; et au printemps, les mâles regagnent les zones de reproduction les premiers, afin de prendre possession d’un territoire avant le retour des femelles… parmi lesquelles se trouve leur futur compagne !

Quel oiseau couronné est le plus petit oiseau d’Europe ?

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 Roitelet à triple bandeau (mâle)

Le Roitelet à triple bandeau (Regulus ignicapilla)

Mesurant moins de 9 centimètres de la pointe du bec au bout de la queue, le roitelet à triple bandeau est le plus petit de tous les oiseaux européens. C’est aussi l’oiseau le plus léger : il pèse à peine 5,5 grammes. Son cousin le roitelet huppé est un tout petit peu plus « imposant »… il mesure 10 centimètres de long et pèse un demi-gramme de plus.

Les roitelets vivent dans les forêts, les bois, les bosquets et les parcs boisés, où ils fréquentent principalement les conifères – les épicéas surtout, mais aussi les sapins, les mélèzes, les ifs, les cyprès ou encore les cèdres, les séquoias, les thuyas.

Pourtant, les roitelets font figures de géants à côté du plus petit oiseau du monde, le colibri d’Elena, qui ne vit qu’à Cuba et ne dépasse pas 5 centimètres de long, dont près de la moitié pour son bec et sa queue ! Et sur la balance, les roitelets sont largement détrônés par cet oiseau-mouche, qui pèse seulement 1,8 gramme !

Quel oiseau possède un miroir sur l’aile ?

OLYMPUS DIGITAL CAMERA Canard colvert (femelle)

Le Canard colvert (Anas platyrhynchos)

Sur l’aile des canards de surface, c’est-à-dire ceux qui barbotent au lieu de plonger sous l’eau pour se nourrir, se trouve une zone rectangulaire colorée, appelée le miroir (ou encore le spéculum). Le miroir est présent chez les canards mâles, au plumage coloré, mais également chez les femelles, dont la coloration brunâtre tachée de noir continue un camouflage efficace pour couver leurs œufs dans les herbes.

Le miroir a souvent des reflets métalliques. Chez le canard colvert, il est bleu-violet bordé à l’avant et à l’arrière d’une ligne blanche. Chez d’autres espèces, comme par exemple la sarcelle d’hiver ou le canard souchet, il est d’un joli vert émeraude.

On pense que le miroir joue un rôle lorsque les canards volent en groupe : il permet à ceux qui se trouvent derrière d’anticiper les changements de direction de ceux qui les précèdent, grâce aux variations de teinte du miroir, qui apparaît noir ou coloré en fonction de l’angle sous lequel il est éclairé. Le miroir permet aussi aux canards mâles de repérer facilement une femelle de sa propre espèce, un détail que les ornithologues utilisent eux aussi pour identifier les canards femelles !